Les enfants de ma ville n’ont pas eu de cantine pendant deux mois de fin mars au 3 juin …

Loi El Komri, grèves, conflits en tout genre émaillent nos vies de Français en ce mois de juin.

Ce blog ne portera évidemment pas sur le fond et la légitimité de ces actions mais visera plutôt la question suivante : « d’où viennent les conflits et comment les prévenir ? » Car c’est clairement un savoir-faire qui nous manque !

Un conflit, ce n’est pas négatif !

Evacuons rapidement ce point : oui, les conflits sont utiles. Et ils sont surtout inévitables. Parce que dans tous groupes, il y a des désaccords. Et un désaccord, c’est une forme de conflit, non ? Mais lorsqu’ils ces désaccords sont exprimés, ils permettent la discussion. Et discuter … c’est avancer.

Alors, si ce n’est pas le conflit en soi qui est mauvais, quel est le problème ?

Un conflit qui dégénère : une question d’émotions ?

Le problème vient d’un conflit qui dégénère. D’un conflit qui part de manière incontrôlée dans l’émotion. Comment faire pour éviter que les désaccords s’enveniment ?

En communication non violente, nous sommes appelés à bien faire la différence entre les faits, les opinions et les émotions.

  • Si Jacques dit à Pierre : « C’est nul ton projet, ce n’est pas du tout ce qu’on t’a demandé », cela va probablement stimuler une réaction très émotionnelle chez Pierre.
  • En revanche, s’il dit : « Nous t’avions demandé de documenter un point que je ne trouve pas dans ton projet. Cela me frustre. Qu’en penses-tu ? », cela devrait être plus facile à entendre par Pierre.

Contrairement à la première phrase, la deuxième phrase pose des faits, explicite ce que ces faits provoquent en Jacques et permettent d’échanger avec Pierre sur le désaccord.

Et même si les faits ne sont pas partagés, une réponse non-émotionnelle de Pierre : « Je n’avais pas compris cette décision, d’ailleurs je n’avais pas le CR de la réunion »,  permettra vite de repartir dans la coopération.

C’est bon ? Tout est clair ? Bravo ! Vous venez de faire la moitié du chemin.

Pour arriver à destination, vous devez maintenant considérer l’autre facette des conflits : leur ancrage dans les rapports de force.

 

Baser sa stratégie sur le rapport de force : une bonne idée ?

Réfléchissons aux derniers conflits … dans votre entreprise, ou bien entre patronat et syndicats, ou encore entre gouvernement et société civile.

Vous n’avez pas l’impression que nous raisonnons beaucoup, en France, sur une organisation des rapports de force ?

Cette façon de lire le monde est très ancrée dans notre culture. C’est une lecture binaire d’exclusion. C’est lui ou c’est moi. C’est blanc ou c’est noir. C’est « gagnant » contre « perdant ».

Et ça devient le monde des coups bas, des tactiques sournoises, des claquements de porte et des psychodrames (et des chemises arrachées ! J )

 

La solution gagnant – gagnant : remonter au but commun

Lorsqu’une divergence de vue apparait entre Pierre et Jacques, il faut qu’ils se rappellent ce qu’ils font ensemble, quel est le but de leur réunion, le but de leur projet, le contrat qu’ils ont passé ensemble …

Comme vous le voyez, pour sortir de cette lecture binaire « Gagnant-perdant », la recette est simple : il faut se mettre autour de la table pour parler « but » avant de parler solution. Et si nous avons le même but ? Alors nous aurons une excellente raison pour coopérer. Les émotions, positives cette fois, retrouveront leur place : quel plaisir à bosser ensemble !

Vision idyllique ? Oui, peut-être. Mais vu l’alternative (vous n’en avez pas marre des grèves ?), ça vaut le coup d’essayer.

 

Et s’il n’y a pas de but commun ?

Heu … Conflits : vous en reprendrez bien un petit peu ?