La motivation des salariés occupe une place prédominante dans la pensée des managers. Pas de travail de qualité sans motivation des salariés. Alors, comment faire en sorte de l’installer et la maintenir à un haut niveau ?

Le manager devra garder à l’esprit que la motivation est principalement intrinsèque. Voilà de quoi déculpabiliser. Pour autant, qu’est-ce qui fait que ses collaborateurs prennent plaisir à travailler ? Le travail n’est finalement qu’une activité comme une autre qui se distingue par le fait d’être rémunérée.

Prenons l’exemple d’un déménagement. S’il s’agit de celui de votre enfant, à réaliser en famille, peut-être mettrez-vous un point d’honneur à vous joindre au groupe, gratuitement. Cette même activité, peut-elle être rébarbative dans un cadre professionnel ? Sans doute. Comment faire pour qu’elle ne le soit pas ?

Pilier n° 1 : De bonnes relations

 Quelque soit la nature de la mission à réaliser, l’environnement relationnel est majeur. Si je rejoins un groupe d’amis, l’activité me paraitra plus douce ou tout au moins, sera plus supportable. Plus le lien est présent, plus la tâche est rude et plus la solidarité se fait sentir. Dans les situations de pénibilité au travail, avec un groupe de salariés unis, les gens s’entraident spontanément. Pas question de laisser le collègue finir seul, c’en est presque une question d’honneur. J’ai pu observer ce phénomène où le travail s’exerce à une température de – 25° et constater que dans d’autres services où les conditions de travail sont plus confortables, l’ambiance est délétère.

Comment le manager peut-il favoriser de bonnes relations ? Une première réponse se trouve dans les règles sociales de base. Il donne l’exemple en allant sur le terrain et en saluant les collaborateurs avec un mot pour chacun. Un sourire pour renforcer le lien.

Pilier n° 2 : Le sens

A quoi sert mon travail ? Une question à laquelle chacun devrait pouvoir répondre. Au-delà de ma tâche, quelle est ma contribution à une œuvre qui m’est supérieure ? La question du sens est également primordiale car c’est à cet endroit que se développe la fierté de sa réalisation et donc, la satisfaction de faire quelque chose de remarquable. Avec le sens se développe l’appartenance à l’entreprise, une culture où tous ont contribué à la qualité finale de l’œuvre. Ainsi un(e) agent d’entretien participe à l’hygiène et la santé d’autrui, le mécanicien à la performance du véhicule…

Le manager est porteur du sens, par sa communication auprès des équipes qu’il renforce avec des signes de reconnaissance appropriés.

Pilier n°3 : l’autonomie

Mon parti pris de départ est que le travail peut être un facteur d’épanouissement. Pour cela, il convient de diminuer, autant que possible, les contrôles inopinés. C’est à dire de donner le plus de liberté possible aux salariés, de les rendre autonomes. La condition pour que cela fonctionne est un cadre bien défini. L’autonomie s’exerce dans un cadre qui permet de sécuriser le salarié, son manager et le système. Plus il y a de directives et contrôles pour vérifier si elles sont respectées et plus le salarié peut se sentir enfermé dans des règles rigides jusqu’à en devenir prisonnier. Evidemment, l’initiative est inversement proportionnelle aux règles et aux contrôles. Je n’ai encore jamais rencontré de salarié qui aspirait à un assujettissement pendant son travail. Qu’est-il arrivé à ceux qui choisissent de rester exécutant ?

J’écarte l’« intérêt du travail »  comme pilier de motivation car cela signifierait qu’il y a des activités pour lesquelles les salariés trouveraient de la motivation alors que pour d’autres ce serait perdu d’avance.  Je ne me fais pas à cette idée. Rappelons-nous que certaines personnes, sur leur temps de repos et gratuitement, nettoient les villes et les campagnes. D’autres trouvent leur bonheur dans le bricolage ou en s’investissant dans une association à but caritatif.

La motivation s’appuie sur 3 piliers qui la mettent à portée de ceux qui la cherche. Charge au manager de montrer le chemin.

Comment faire en sorte que les salariés soient motivés ? Cette question pourrait résumer la mission du manager. Quand il aura trouvé la réponse, il pourra prendre des vacances en toute tranquillité.

Stan MADORE